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Ce n'est qu'en 2008, que j'ai pris pleinement conscience de ces hasards qui pour moi désormais n'en sont plus, surtout trois années de suite, certains y verront une heureuse coïncidence, je peux comprendre, mais je laisse à chacun le choix de se faire une opinion sur ce qui suit :

 

Le premier événement s'est déroulé le 23 avril 2005, soit quatre mois après son départ, au moment où avec sa mère nous allions nous endormir, une odeur a envahi notre chambre et pendant cinq minutes nous avons humé à pleins poumons l'odeur de notre fils, plus précisément l'odeur de l'huile que sa mère lui passait, dans sa chambre, pour apaiser les vergetures sur son corps occasionnées par les importantes doses de cortisone.

 

Cinq minutes d'un intense bonheur, sa mère et moi avons partagé ce moment dans un premier temps avec stupéfaction, nous ne pouvions faire le moindre geste, simplement respirer, remplir nos poumons de cette odeur qui nous manque et qui était la sienne.

 

Vient ensuite le questionnement, comment est-ce possible ? Cela restera une interrogation pendant des mois avant que d'autres événements viennent troubler nos esprits cartésiens et ainsi nous donner une signification.

 

20 mars 2006, premier jour du printemps, comme chaque matin, je me rends au bureau et je gare ma voiture dans le parking, je coupe le contact et malgré cela le poste radio continue de fonctionner, alors que celui-ci ne peut fonctionner le contact coupé, ce n'est qu'au bout de cinq à dix minutes qu'il s'arrête enfin, sans action de ma part !!!

 

Je condamne les portes, et après avoir fait le tour du véhicule je me dirige vers l'ascenseur et sur le mur du parking je perçois le reflet d'une lumière, je me retourne et constate que mes phares sont allumés. 

 

Je reviens sur mes pas, j'ouvre la portière côté conducteur et vérifie la position de la commande des phares, comme toujours celle-ci est en position automatique, à savoir que les phares s'éclairent en fonction de la lumière du jour, mais pour cela il faut que le contact soit mis ce qui n'était pas le cas, encore une fois sans que je puisse agir au bout de 10 minutes tout revient à la normale !!! Que de temps perdu dans ce parking, la journée commence mal, pensais-je alors...  

 

Le reste de la journée se déroule normalement et vers 19 heures, je fais le chemin inverse pour regagner le domicile, je décide de m'arrêter pour retirer de l'argent à un distributeur, je coupe le moteur, ferme les portes et range les clés dans la poche de ma veste, après avoir effectué le retrait d'argent je regagne mon véhicule, je n'avais pas encore mis la main dans ma poche pour en extraire les clés, que, soudain, j'entends une voix, c'était la voix de ma fille Alyzée dans les haut-parleurs du téléphone de la voiture !!!

 

Comment est-ce possible ? Alors que celui-ci ne peut fonctionner sans avoir mis le contact et surtout lorsque je reçois un appel il me faut appuyer sur le bouton «  accepter l'appel  » et ainsi entrer en communication avec l'interlocuteur !!!!

 

Drôle de journée, que présagent ces problèmes de voiture ? La révision de celle-ci étant prévue pour la semaine suivante, je demanderai au chef d'atelier de faire un diagnostic sur ces soucis électroniques, de quoi d'autre peut-il s'agir ? 

 

Le jour dit, j'ai donc amené mon véhicule pour la révision et après avoir évoqué les problèmes rencontrés, j'ai demandé que soit fait un contrôle précis.

 

Fin d'après-midi, je suis retourné chez le garagiste pour récupérer la voiture, après avoir pris connaissance de la douloureuse note sur laquelle ne figurait aucune tarification concernant le problème électronique, j'ai donc pris les devants et demandé si le mécanicien avait constaté une quelconque anomalie en rapport avec les faits rapportés ; c'est alors qu'il s'est adressé à moi me fixant dans les yeux et me fit cette remarque qui m'a bouleversé, mais surtout ému : « Vous êtes sûr que vous n'avez pas un fantôme dans votre voiture ? Car du côté électronique tout va bien !!! »

 

Il n'a pu prendre la mesure de cette phrase qui résonnait dans ma tête, cette phrase pour lui n'était qu'un trait d'humour, pour moi elle avait une toute autre signification, cela m'a perturbé un certain temps avant de me dire et pourquoi pas ?

 

Je n'ai pu m'empêcher de repenser à cette soirée du 23 avril 2005 et d'y associer cette journée du 20 mars 2006, premier jour du printemps, blanc dans certaines régions de France !!!

 

Et ce n'est pas fini...

 

Comme je l'ai dit plus haut, pour me sortir de la souffrance de la perte de mon fils, j'ai été  attiré par l'écriture, comme j'ai ce besoin quotidien de parler avec lui chaque jour qui passe, de ces écrits est né un manuscrit que j'ai délivré à un éditeur qui a bien voulu l'éditer moyennant une somme d'argent c'est ce que l'on appelle dans le milieu de l'édition un « compte d'auteur » et non un « conte d'auteur » chacun aura compris la nuance.

 

Pour moi, il était nécessaire que ce livre soit publié, afin de me sortir de cette torpeur, de cette frustration qu'est le silence, rien n'est pire que le silence lorsque des faits, des choses douloureuses vous étouffent, il faut que cela sorte, par la parole par l'écrit, qu'importe, mais il est vital de l'évacuer.

 

J'ai donc remis ce manuscrit en octobre 2006, à cet éditeur, et les mois se sont écoulés sans nouvelle, jusqu'à ce jour où, j'ai reçu son appel pour m'informer que le livre venait  de sortir des presses de l'imprimeur et ce jour là nous étions le 21 mars 2007, premier jour du printemps une fois de plus ce jour là une partie du paysage français est recouvert de neige, encore un « printemps blanc » 

 

Ce livre étant le support de mon combat pour plus de protection concernant les enfants atteints de cancer, il fallait qu'il soit disponible pour comprendre par des situations vécues la nécessaire action de tous afin que d'autres enfants ne soient les innocentes victimes d'un laxisme inadmissible.

 

Comme me l'a fait comprendre mon ange, certains médecins ne verront pas le sens spirituel de cette lutte, mais uniquement un procès d'intention à leur égard, mais tant pis pour l'égo de quelques-uns,  lorsque l'on porte une mission il faut aller jusqu'au bout et ne pas s'arrêter chaque fois qu'un écueil est placé sur notre route, il faut sans cesse, contourner, changer de direction, mais toujours revenir sur le chemin qui est celui que l'on s'est tracé.

 

De ce fait, hormis l'ouvrage, j'avais aussi le besoin de témoigner, de dire haut et fort ce dont beaucoup ont connaissance, mais ne veulent sanctionner, pour cela combien de courrier électronique ai-je adressé aux médias, aux politiques, recevant quelques fois en retour, de la compassion et de l'admiration, mais personne pour faire en sorte que je porte mon témoignage à la connaissance du plus grand nombre.

 

Et pourtant, contre toute attente, un journaliste avec qui j'avais échangé une simple correspondance en novembre 2007 et qui n'avait jamais repris contact, me joint au téléphone à 9h45, le 20 mars 2008, pour enregistrer un reportage sur la fin de vie de notre fils, suite à la disparition de Chantal SEBIRE atteinte d'une maladie incurable et qui s'est battue jusqu'à son dernier souffle pour le Droit de Quitter ce Monde dans la Dignité. 

 

Nous avons donc enregistré cette émission l'après-midi même, j'ai souhaité que sa mère soit à mes côtés pour évoquer la fin de vie de notre ange, témoigner sur ce qui ne devrait être : «  ne pouvoir dire AU REVOIR à son enfant  » du fait d'un acte incompréhensible de ceux qui l'ont suivi pendant 33 mois.

 

Notre témoignage est passé sur TF1 dans l'émission « Sept à Huit » le dimanche 23 mars 2008....

 

Comment qualifier ce troisième épisode qui se déroule encore une fois le premier jour du printemps, avec en prime comme les deux années précédentes, la neige sur une partie de la France !!!!

 

Décidément le printemps est la saison que je préfère, elle correspond au renouveau, à la renaissance, au réveil, après cette période de sommeil qu'est l'hiver.

 

J'ai mentionné dans le début de ce récit que chaque drame est personnel, chaque souffrance est unique c'est ce que l'on se dit et pourtant il est des rencontres lumineuses qui font comprendre que non, car nous pouvons partager nos expériences douloureuses, nous pouvons en parler faut-il seulement trouver la ou les bonnes personnes pour cela.

 

Sur le chemin de la souffrance, il faut essuyer ses larmes et regarder autour de nous, car là où nous pensons être seuls, nous sommes malheureusement si nombreux, faut-il seulement dans ces moments de douleur aller à la rencontre de l'autre, ouvrir son cœur, ouvrir son âme.

 

En ce qui nous concerne, sans le vouloir, sans le chercher véritablement, ces rencontres sont venues à nous tout simplement par la lecture, je m'explique ; qui ne s'est jeté, à la suite d'un drame, sur la lecture d'ouvrages qui évoquent la perte d'un être cher pour nous aider à apprivoiser le deuil , ces lectures nous sont indispensables pour trouver une clé afin d'avancer, redémarrer, prendre conscience que nous avons un chemin à poursuivre, sans oublier bien entendu, comment pourrait-il en être autrement ?

 

Les mois suivant la disparition de mon fils, j'ai eu le besoin de me plonger dans la lecture afin de trouver des réponses à toutes ces questions que je me posais inlassablement, comment les autres vivaient-ils ce manque ? Comment pourraient-ils m'aider ?

 

A ces questions se rajoutent des interrogations plus profondes, qui dérangent certains, mais qui pour nous sont essentielles ; que signifie la mort ? Y a t-il quelque chose d'autre après la vie ?

 

Car nous ne pouvons imaginer nos êtres d'amour dans des boites jusqu'à la fin des temps, cette vision nous est insupportable...

 

Parmi les nombreux ouvrages que j'ai lu et relu, j'ai pris connaissance d'associations qui aident les personnes ayant perdu un être-cher, j'ai fait le choix d'Infinitude, pourquoi celle-ci ? aucune idée...

 

Nous étions en mars 2005, j'ai donc contacté cette association pour en savoir plus sur leurs activités et lors de l'entretien j'ai pris connaissance d'une conférence organisée le 24 avril 2005 à Paris, proche de la porte de Versailles, chose surprenante notre ange est né à proximité de ce lieu, coïncidence qui nous a amené avec sa mère à nous inscrire et ainsi retrouver un quartier de Paris où nous avons vécu des moments merveilleux.

 

Pour mémoire j'ai évoqué, un fait étrange, l'odeur de notre fils dans notre chambre, cet événement a eu lieu le 23 avril 2005, soit la veille de la rencontre avec Infinitude !!!!

 

Nous avons ainsi fait la connaissance de Monique et Jacques, deux êtres magnifiques d'un certain âge, que Monique ne se vexe, qu'elle n'y voit dans ce propos aucune indélicatesse, mais lorsque je dis « d'un certain âge » je veux parler de l'âge de la maturité, de l'âge du vécu, de l'âge de la sagesse et de l'amour de l'autre.

 

Monique et Jacques n'ont d'autre but que d'aider ceux qui souffrent du manque d'un être cher, de purs bénévoles qui se consacrent totalement à l'autre, merci à celui qui les a mis sur notre route.

 

Cette rencontre nous a été d'un grand secours, car à cette époque, notre ange s'était envolé depuis seulement 4 mois et nous étions mal, très mal avec sa mère.

 

Cette relation que nous poursuivons depuis quatre ans, nous a ouvert les portes vers un meilleur horizon, avec à nos côtés la présence silencieuse de celui qui nous a quitté et qui nous adresse à chaque printemps un peu de chaleur dans nos cœurs pour envisager plus sereinement les autres saisons.

 

Et puis il y a ces Week-End  annuels à la Basilique de Montligeon, ce monument qui ne laisse pas indifférent tant son imposante architecture surprend en ce lieu reculé, ce lieu qui amène à la réflexion, à la méditation et au partage.

 

Chaque année ce sont plus de deux cent personnes de toutes régions et de toutes conditions qui se retrouvent là, pour certains afin d'assister aux conférences, aux groupes de parole, d'autres simplement profitent du lieu pour se ressourcer, pour puiser l'énergie indispensable afin d'affronter la vie quotidienne.

 

Ces moments privilégiés où chacun va à la rencontre de l'autre, celui qui vit avec la même souffrance, comme le dit si bien Bernard nous sommes tous  « des frères et sœurs de douleurs ».

 

Notre famille s'est agrandie, certes nous aurions aimé que cela ne soit, mais cela est, nous ne pouvons revenir en arrière et le fait de pouvoir parler de nos anges sans tabou, sans jugement, est en soi merveilleux, nous pouvons parler à des personnes qui nous comprennent, qui peuvent nous aider, nous aimer et ainsi faire un bout de chemin ensemble.

 

Ce chemin, sur lequel nous avons rencontré notamment Sabine, Jean-Luc, Béatrice, Louis, Marie-Claude, Bernard, Nina, Pascal, Denise, Christian et tant de nouveaux frères et sœurs avec qui désormais nous sommes liés par la volonté de nos enfants de lumière.

 

Tous ces nouveaux amis qui vivent dans l'absence d'un mari, d'une épouse, d'un compagnon et tant de parents, comme nous, dont l'enfant est parti, emporté par la maladie, un accident, un suicide.

 

Chacun évoque les conditions dans lesquelles cette séparation s'est faite, les yeux humides, l'esprit marqué par tant d'incompréhension et de révolte, mais chacun relate également les signes qu’il reçoit ainsi que l’énergie qui les pousse aujourd’hui à entrevoir la vie sous un angle différent, en communion avec nos anges.

 

Pour les parents meurtris par le suicide de leur enfant, c'est un traumatisme insupportable, inadmissible, alors qu'ils leur apportent tant d'amour comment un enfant peut-il mettre fin à ses jours?

Comment un être à l'aube de sa vie peut-il décider d'y mettre un terme?

Quel est ce mal-être? Quel est cette raison, qui le pousse à passer à l'acte?

Il n'est pas supportable pour ceux qui restent de chercher sans cesse une cause à ce geste, ne pas savoir pourquoi tant de volonté à quitter ceux qui l'aiment et qui ne s'en relèveront jamais.

Culpabilité, responsabilité de n'avoir pu anticiper une situation, ils fouillent chaque événement de sa courte vie pour essayer de comprendre la cause de ce départ volontaire, eux aussi n'auront que des interrogations et les genoux à terre.

Est-ce ce nouveau siècle qui amène cette jeunesse à baisser les bras, à choisir le trépas?

Ne portons-nous pas tous autant que nous sommes une responsabilité dans ces départs précoces? De part nos comportements, nos attitudes, nos actions ou inactions pour que ces jeunes ressentent un si profond malaise.

Tant de jeunes aujourd'hui portent un regard critique sur notre société, ne trouvent pas la place qu'ils aimeraient occuper, ils sont en quête de valeurs qui n'existent plus dans ce monde préfabriqué, à voir les gens s'agiter pour exister, quitte à marcher sur son prochain pour avancer, certains ne se reconnaissent pas et ne peuvent envisager de poursuivre cette voie qui ne correspond pas à leur choix.

Ce monde impitoyable, dans lequel il faut être très fort, beaucoup sont armés pour l'affronter, d'autres trop fragiles jettent l'éponge et plongent dans l'autre dimension.         

Il faut avoir une peur bleue de l'avenir pour vouloir y mettre un terme en sachant que leur proches n'accepteront jamais ce départ anticipé. 

Rien n'est plus difficile pour ces parents que de vivre dans le questionnement du pourquoi d'un tel drame.

 

Pour lire la suite cliquez sur La Saison des Signes 3 dans la rubrique "Pages" 

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